Avant-propos

 

 

Introduction

 

Départ

"Je suis parti de Tarbes le 6 août 1914..."

Le Chemin des Dames

"Je me vois perdu..."

Verdun

"... les quatre chevaux glissent vers le ravin..."

Grande attaque au Chemin des Dames

"Je me trouvais sacrifié..."

Montdidier

"Un obus m'est passé dessus la tête..."

Retraite allemande

"Je voyais les Allemands courir dans un bois et les obus éclataient au milieu..."

SOMMAIRE 

 

Conseils pour la navigation

 

Bataille de Verdun

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 Avant-propos

Le récit de Joseph Conte-Dulong n'entre pas dans la catégorie des carnets, mémoires et autres souvenirs de guerre écrits pendant le conflit ou dans les années qui ont suivi. En 1914, à l'heure de la mobilisation, Joseph Conte-Dulong, de la maison Réchou, connaît la vie calme d'un cultivateur dans un petit village du Béarn, limitrophe de la Bigorre. Alors marié à Anaïs et père de deux filles (Marie, née en 1911 et Berthe, en 1913; Jeanne naîtra en 1915 et Omer en 1919), Joseph suit ses camarades de Ger vers Tarbes pour monter dans un train qui leur fera traverser la France vers de lointains champs de bataille. Les mots de cet homme de la terre sont simples et dépouillés. Ici, pas de tranchées ou de corps à corps sanglants (on s'accorde à dire dans la famille qu'il a été peu exposé). Plutôt des impressions et des actes qui peuvent paraître totalement anodins quand on les sort de leur contexte. Cette mémoire "longue", certainement corrompue en partie par l'oeuvre des ans (il avait 95 ans quand il a écrit), témoigne de l'impact extraordinaire qu'ont eu ces années de guerre sur la jeune génération de 1914. On pourra toutefois douter de l'exactitude de ses propos en invoquant ce que Jean Norton Cru appelle "la trahison de la mémoire". Mais ce dernier, décédé en 1949, aurait-il pu imaginer que des poilus comme Joseph prendraient la plume pour ressusciter, plus de soixante ans après l'armistice, des moments gravés à tout jamais dans leur corps et dans leur âme ?

 G. M.-C., septembre 2001

 

 

 

 Introduction

 

Je vais vous faire part de ma campagne 1914-1918. Je viens d'être décoré dernièrement.

    Médaille Croix du combattant

    Médaille or de Charleroi (Belgique)

    Médaille de Verdun

    Médaille La Harazée Argonne

    (une blessure : me donne droit à la Croix de guerre)

    Médaille Interallié

    Médaille de Montdidier

    Médaille de la Victoire

 

Je soussigné Jean Joseph Conte, né le 27 Novembre 1886 à Ger, canton de Pontacq, Basses-Pyrénées, domicilié à Tarasteix, Hautes-Pyrénées.

 

Tarasteix, le 31 Mai 1981

 

 

 

 

 

bataillon en route sur les chemins

DEPART

 

                                                 

Je suis parti de Tarbes le 6 août 1914 en direction de la Meuse, Bar-le-Duc. La gare avait été bombardée et nous avons dû attendre (il y avait des wagons allemands). Ensuite, nous sommes repartis pour débarquer dans un champ. Nous avons passé la nuit et nous sommes repartis le lendemain matin et nous sommes passés à Domrémy devant la vieille maison de Jeanne d'Arc. Après quelques petites étapes, nous arrivons à Toul et nous embarquons immédiatement. Nous arrivons le lendemain vers trois heures à Sains du Nord où nous avons été bien accueillis par la population. Nous sommes repartis vers la Belgique. On a passé la frontière vers minuit sans lumière. On passe dans un petit village direction Charleroi. On fait des petites étapes.

Le 20 août (une nuit très noire), alors que tout le monde dormait près du chemin, les uns sur leurs chevaux et les autres sur les voitures, j'entends une voix qui appelle un homme plusieurs fois, mais personne ne répondait. Il était loin de moi. Je descends de voiture et je me porte à son secours. C'était le maréchal des logis qui nous faisait la classe pour la période de réserve. Je m'approche et il me demande mon nom : il me dit de tenir son cheval et surtout de rester là, qu'il allait revenir. Je repars au bout d'un moment. Je l'entends à nouveau qui appelle ; je reviens. Il me dit de bien brosser son cheval et de ne pas bouger. Il appelle son ordonnance (un sous-lieutenant élève officier) plusieurs fois mais elle ne répond pas. Je repars juste quand l'ordonnance arrive.

Le 22 au soir, nous arrivons à Thuin. Il y avait des usines. On revient en arrière : à Gozée. Le matin, un peu plus tôt que d'habitude, on prend le café. Notre commandant était près de nous ; le cuisinier lui offre une tasse. « Volontiers », répond-il. Un moment après, on vient placer une pièce de canon à cent mètres de là. Il y avait un grand pont après un terrain assez rapide. Toutes les pièces étaient placées. Le commandant était là avec les officiers du groupe. On regardait vers le haut de la côte. Tout à coup, un officier dit : « Les Allemands ! » Le commandant répond : « Impossible ! ». Il sort sa lunette et dit : « Ma foi, oui », et il restait là. Les officiers ont dit quelque chose. Il répond : « Je ne dois pas ouvrir le feu sans l'ordre du général ». Il fait un mouvement et dit : « Sous ma responsabilité : Feu ! » Toutes les pièces ont fait feu en plein sur les Allemands qui avançaient en colonne serrée. Ils se portent sur la gauche du pont pour s'abriter. Et les pièces tonnaient tant qu'elles pouvaient. Aucun Allemand n'a essayé de passer le pont. Ils se cachaient derrière les arbres. On a tiré jusqu'à trois heures, puis on s'est arrêté et on a fait marche arrière. C'était la retraite vers la France. On a su plus tard qu'une colonne allemande avait essayé de nous prendre par derrière. On rentre dans une forêt (en France, la forêt de No ?) et l'on arrive vers le milieu du bois dans une petite clairière. On s'est reposé et on est repartis à pied jusqu'au matin.

Le 6 septembre, nous avons retrouvé notre ravitaillement que nous avions perdu le jour du baptême du feu. On a vécu sur les vivres de réserve. On s'est arrêté dans une grande ferme et le boucher a abattu sur le pré un grand taureau avec mon revolver. Il l'a dépecé là, et nous avons, pour la première fois, bien mangé. Après, nous sommes repartis de Beaurieux le 13 septembre pour Hurtebise dans l'Aisne où s'est déroulée l'attaque du Chemin des Dames.

 

 

 

 

 

 

 

                                                      Craonnelle (Aisne)

LE CHEMIN DES DAMES

 

Il y avait un régiment du génie à Beaurieux dans l'Aisne. On venait des fois nous demander un conducteur et des chevaux pour porter des choses pendant la nuit au Chemin des Dames. J'avais été commandé trois fois pour cette corvée. Les deux premières fois, cela s'était bien passé, mais la troisième, cela n'avait pas été pareil.

Je pars de Beaurieux à la tombée de la nuit, et on arrive au Chemin des Dames (route qui va de Soissons à Reims). On descend la charge du chariot ; on me dit de rester là. Il faisait clair comme en plein jour. J'étais au milieu du chemin. Tout à coup, j'entends des coups de feu et les balles tombent au milieu de mes chevaux. Je me vois perdu, je dis : « Mon Dieu, veille sur mes enfants. » Les balles crépitaient sur la route. J'étais seul. A cent mètres de moi, il y avait un abri. J'entends parler et je vois une petite lumière au fond de cet abri. Je n'osais rien faire, j'étais perdu car j'étais une cible. Je supplie mon Dieu de me laisser la vie et je le prie. Les balles pleuvaient toujours durant un quart d'heure. J'étais la cible de plusieurs tireurs. A un moment, je vois une fusée blanche qui s'ouvre devant moi. Un peu en avant, je voyais comme en plein jour. Le tir s'est peu à peu apaisé. Je vois un homme qui vient vers moi. C'était celui qui m'avait emmené là. Il monte sur le chariot du génie et on rentre à Beaurieux.

Il a dû faire son rapport. On n'a plus été commandé pour cela. Il ne m'a rien dit et moi non plus.

 

 

 

Bataille de Verdun

 

 

                                                    Verdun détruit

VERDUN

(25 mai -16 juin 1916)

 

Le 25 mai au soir, on prend position à Verdun. J'étais le fourgonnier du commandant. Le chef vient m'annoncer qu'un conducteur des téléphonistes était malade, et je devais le remplacer et que le lendemain, je reprendrais le fourgon du commandant. J'étais remplacé par Pébayet. Je partais à la tombée de la nuit avec deux autres conducteurs et un fourgon des téléphonistes.

On avait passé Verdun ; on descendait dans un terrain rapide et glissant près d'un grand ravin. J'étais conducteur derrière le convoi. Tout d'un coup, les quatre chevaux glissent vers le ravin et je me trouvais alors emporté vers le bas. Je vide les étriers et je saute ! Je tombe entre mes chevaux. Le bout du timon reposait à terre et mes chevaux de chaque côté. Moi, j'étais dans une mauvaise situation et, de plus, il commençait à faire nuit. Je cherche à dégager mon porteur, chose que j'ai eu beaucoup de mal à faire. Quand je l'ai fait lever, il a fait un bond et m'a fait perdre pied. Je suis parti les jambes en l'air, glissant vers le bas sans rien voir. Je cherche avec les mains si je peux trouver quelque chose pour m'arrêter. Je me voyais perdu ; je demande du secours à Dieu, je descendais toujours sans rien trouver. Enfin, je trouvais quelque chose qui résistait et qui me permit de m'arrêter. Je me porte sur ma gauche et je repars vers le haut en rampant. J'entends une voix qui m'appelle et qui me demande si je suis blessé. Je réponds que non et je reprends le travail pour dégager l'autre cheval. Il ne m'a pas donné autant de peine que le premier, je l'ai fait lever et je l'ai mis à côté de la voiture qui était couchée contre le talus. Elle avait les roues arrières tout à fait en haut et tout était tenu par le bout du timon qui était planté. J'avais questionné mes camarades ; ils m'avaient répondu qu'il fallait que leurs chevaux se reposent jusqu'au matin.

Il commençait à faire jour quand un maréchal des logis passa. Il allait vers Verdun. Il nous fit vite monter pour aller dans un cantonnement près des fours à chaux. Pour le premier soir, j'étais content d'avoir bien réussi, sans aucun mal. Dans l'après-midi, on m'a fait appeler pour me dire d'aller chercher la voiture. Je ne réponds pas. Alors il me demande si je veux deux camarades, Pébayet et Mayou de Ger. Je réponds oui, car c'était un travail qui demandait beaucoup d'attention pour le réussir. Je demande des cordes pour m'aider. Il n'a fait venir aucune corde et il m'a laissé tout le travail à faire.

A la tombée de la nuit, nous sommes partis. Une fois bien d'accord, nous attachons mes chevaux derrière la voiture et les deux autres devant. On monta à cheval. J'ai trouvé que ça venait tout seul. Nous avons attelé au timon et nous sommes rentrés au cantonnement, derrière Verdun, aux fours à chaux, sans la moindre blessure, sans aucun gâchis.

 

 

 

 

 

                                       camp d'artillerie dans la Somme

GRANDE ATTAQUE

DU CHEMIN DES DAMES   (16 avril)

 

 

J'étais le fourgonnier du commandant. A cinq heures du matin, mon maréchal des logis me donne l'ordre d'atteler le fourgon et de descendre la route de Jumigny à Vassogne.

Vers le Chemin des Dames, un homme devait m'indiquer où je devais aller. Je descends la route. Je me vois à la vue des premières lignes et du Chemin des Dames. Je me trouvais sacrifié. Cent mètres avant d'arriver au Chemin des Dames, je vois un homme sortir de ma droite du chemin ; il se place sur la route et me fait signe d'avancer. Un passe de l'autre côté de la route. Il me dit de rester là. Je descends du fourgon pour mes chevaux. Tout d'un coup, j'entends des voix et je ne voyais personne. Je me déplace un peu et je vois que c'était dans une cave. J'attends cinq heures et ils m'ont donné l'heure deux ou trois fois ; la dernière fois, c'était six heures. Il donne des ordres, il s'adresse au commandement des armes, après au commandement des troupes, les unes après les autres. Les dernières au commandement de groupe et dit : « Feu ». Toute l'artillerie ouvre le feu. Après, on me dit de rentrer dans mes cantonnements.

Route qui était ouverte la nuit pour les voitures et fermée le jour à cause de la voie. A ce moment, les troupes allemandes s'étaient retirées des premières lignes, ce qui m'a donné un peu de chance pour ma descente vers le Chemin des Dames de Jumigny à Vassogne.

 

 

 

 

 

                           vers Montdidier (Somme)

MONTDIDIER

 

 

Avant Montdidier, on était partis en repos dans une petite commune. On croyait faire un repos. On était installé depuis deux ou trois jours. L'après-midi, ordre de se préparer à partir de suite, destination inconnue. En route, rien de normal que deux soldats anglais et une plate-forme avec de quoi faire un pont du génie qui venait vers nous. Pas de coup de canon, rien.

A l'entrée de la nuit, on s'arrête sur la route. Il y avait un passage, un chemin d'exploitation, d'un côté à droite un grand champ de betteraves, de l'autre côté un champ en pacage. On rentre les pièces en batterie vers les betteraves et le reste roulant en suivant des ordres du conducteur des chevaux et les hommes à leurs postes. On passe la nuit ; rien de nouveau.

Le matin, au jour, le commandant Gillartin arrive à cheval avec sa suite des officiers, s'arrête devant le commandant de batterie et donne l'ordre de partir en vitesse les pièces en place le feu tant que les pièces pouvaient donner. C'étaient les Allemands qui avaient attaqué les Anglais qui tenaient leurs lignes avec des gaz asphyxiants soi disant. Ils ont abandonné leur première ligne. Les Allemands les ont suivis. On voyait Montdidier sur un haut plateau. Il était pris et ils sont tombés sur nous dans un endroit plein de trous et de côtes et les pièces à plein. Heureusement, il y avait un dépôt d'obus près d'une gare à Trice qui nous a permis de fournir les obus. Tout marchait à grande vitesse. Nous avons eu de la chance car nous n'avons pas été bombardés, autour pour aller aux pièces on s'est trouvé.

Il y avait un bout de chemin. On ne pouvait passer qu'une voiture. Il a fallu passer avec les caissons vides devant la bouche à feu qui se trouvait à une distance de cinquante mètres. Elle était sur une hauteur semblait-il. Pour moi, je n'ai pas eu de chance. J'étais à la troisième voiture. Je me rappelle : je regardais deux fantassins des nôtres qui descendaient en rampant par terre. Je me rappelle de ça. Un obus m'est passé dessus la tête. Je n'ai rien ressenti sur le coup. Je me trouve renversé sur l'autre cheval, les jambes sur la selle et la tête sur mon sauverge. Je me relève. Je vois que la colonne était arrêtée et le conducteur de devant me regardait arrêté. Je me réveille ; je ne me trouvais pas la tête sur les épaules. Je me trouvais la tête vide complètement. Je me redresse sur la selle et en avant. Je ne trouvais pas ma tête. J'ai cherché avec ma main droite et j'ai trouvé que je l'avais encore. Alors je suis revenu à moi vite. J'ai continué toujours. Seulement ce que j'ai eu de mauvais c'est qu'il a fallu se faire un passage pour retrouver la route dans un champ. La première voiture, je la vois descendre ; le derrière du caisson a fait partir un bon bord de talus. La seconde a fait partir sa part. La troisième c'était mon tour. Je l'ai conduite au milieu. J'étais un peu tenu par les chevaux et aussi de derrière. Ca s'est passé très bien et en même temps, ma tête s'est fait sentir sur mes épaules. J'ai continué comme si rien ne s'était passé sauf que j'étais un peu dur d'oreille (Maintenant, je suis complètement sourd).

Après cela, nous sommes partis vers ? après le Moulin de la ? nous avons fait la poursuite pour la Victoire en passant à Laon, la dernière ville où nous avons battu les Allemands sans pitié. On est partis en repos en dansant le 11 novembre la Victoire à Duvé.

 

 

 

 

 

                             distribution des masques à gaz

RETRAITE ALLEMANDE

 

 

Lesne parti après le Moulin de Laffaux. Le premier village allemand était rayé de la carte : il ne restait rien que des pierres seulement dans chaque maison il y avait une borne cassée comme ce pays comme partout quand on veut faire une maison. C'est l'Etat qui prend ce travail à son frais avant de faire la maison là il y avait des tranchées allemandes rien ne restait debout.

On part à l'attaque. C'était me semble-t-il le mois d'octobre. On passe (sur un ?) canal un pont fait en bois provisoire pour passer le matériel. Ca faisait une drôle de balançoire. Les Allemands étaient partis. Après une longue distance, nous sommes passés où était la pièce qui avait tiré sur Paris. De l'autre côté de la route, il y avait deux hommes qui nous montraient où était placée la pièce. On arrive dans une petite ville. Avant de rentrer, on s'aperçoit (qu'on) place les pièces sur la gâchette du village et ils ouvrent le feu.

On rentre au village. On soignait les chevaux. J'étais sur une place. Il y avait une grande maison. C'était peut-être la mairie. J'étais libre. Je rentrais. Il y avait une table longue. Il y avait une jolie carabine, seulement nous étions défendus de toucher ou prendre quoi que ce soit. Il y avait une fenêtre ouverte au fond de la salle. Alors, j'ai vu le combat.

J'avais (des) pièces à cent mètres au côté gauche qui tiraient à six cents mètres à peu près. Je voyais les Allemands courir dans un bois et les obus éclataient au milieu. Deux hommes sortent d'un petit bois avec un brancard et un comme avec un drapeau blanc. Ils avancent de deux cents mètres vers le bas en côte et s'arrêtent. Ils prennent un blessé et le rapportent là où ils sont sortis et je suis parti. Je n'étais pas trop en sécurité.

La nuit, les pièces ont avancé et nous avons porté les obus loin le ( ?) dans un grand champ de betteraves. Juste avant d'arriver, on nous envoie deux obus asphyxiants. Les chevaux se sont mis à tousser, mais je me suis mis le masque. C'était la première fois et ce n'était pas très intéressant. Je trouvais la gorge qui commençait à piquer. On rentre au village d'où on était partis.

Jusqu'au matin nous sommes repartis. Nous sommes passés à Laon. Au fond de la ville, nous avons trouvé les pièces dans un grand champ de betteraves, en avant. Nous avons vu des tas de cartouches vides là où étaient placées les mitraillettes. Un train allemand était sur la voie. On l'arrête et on avait fait sauter tout le rail. Il avait dû rester là. On avance à travers les betteraves. Après avoir marché des heures, on tombe sur une grande route que l'on prend vers la gauche pendant deux heures. On s'arrête et on rentre dans un champ non cultivé. On trouve une route qui nous amène dans une grande ferme et nous sommes restés jusqu'après l'armistice au repos. Duvy après on est partis en occupation en Allemagne et moi je suis parti en permission.

 

 

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